Paul Morphy, véritable prodige des échecs du XIXe siècle, est célèbre pour avoir remporté le premier Congrès américain d'échecs en 1857 avec une domination impressionnante sur ses adversaires. Une anecdote peu connue raconte qu'en 1858, alors qu'il était gravement malade d'une forte fièvre à Paris, il fut traité avec des sangsues, ce qui le laissa si affaibli qu'il ne pouvait se tenir debout sans aide. Malgré cet état, Morphy insista pour affronter Adolf Anderssen, le meilleur joueur européen du moment, lors d'un match très attendu. Contre toute attente, Morphy triompha avec un score de sept victoires, deux défaites et deux parties nulles, confirmant son génie échiquéen même dans l'adversité.
Ce match marqua profondément l'histoire des échecs car Anderssen lui-même reconnut la supériorité de Morphy, le considérant comme le joueur le plus fort qu'il ait jamais affronté, dépassant même le champion français La Bourdonnais. Ce duel, joué dans les conditions difficiles liées à la maladie de Morphy, illustre non seulement son talent exceptionnel mais aussi sa détermination et son courage, qualités qui ont contribué à faire de lui une légende restée une source d'inspiration pour les joueurs d'échecs à travers les siècles.